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Critique de la Bible

 

 

 

Bibliographie. 1

Principaux ouvrages d’apologétique : 1

Principaux ouvrages des rationalistes : 2

Racisme. 3

Contradictions 3

Atrocités bibliques 3

Esclavagisme. 4

Peine de mort à tout va. 5

Appel aux massacres et génocides 6

Sacrifices humains 8

La Tour de Babel 9

Descendance davidique. 10

Le Déluge. 10

La circoncision. 11

Le Décalogue. 11

Les interdits alimentaires 12

Le ridicule des principes de la Loi 12

La désobéissance d’Adam.. 12

Lucifer 14

Le cantique des cantiques 15

La naissance du Christ 16

La tentation du Christ 16

La piscine de Béthesda. 16

Les aumônes 18

De quelques paraboles 18

La Passion et le Sacrifice du Christ 18

Les apparitions 20

La Tolérance. 20

L’Immortalité de l’âme. 20

La Foi 21

 

 

 

Bibliographie

 

 

Principaux ouvrages d’apologétique :

 

Abbé F. Vigouroux, Les Livres Saints et la critique rationaliste, histoire et réfutation des objections des incrédules contre les Saintes Ecritures, 4 tomes, Paris, A. Roger & F. Chernoviz, 1886.

Abbé Lusseau et Abbé Collomb, Manuel d’études bibliques, 6 tomes, Paris, Téqui, 1936.

Abbé A. Boulenger, Manuel d’Apologétique : Introduction à la doctrine catholique, éd. Emmanuel Vitte, Paris, 1937.

Maurice Brillant et abbé Nédoncelle (sous la direction de), Apologétique, Nos raisons de croire, réponse aux objections, Bloud et Gay, 1937.

R.P. J. Renié, Manuel d’Écriture Sainte, Vitte, 1948.

V. Messori, Hypothèses sur Jésus, Mame, Paris, 1979.

Jean Carmignac, La Naissance des Évangiles Synoptiques, Éd. François Xavier de Guibert, 1984.

Claude Tresmontant : Le Christ Hébreu. La langue et l’âge des Évangiles, F.-X. de Guibert), en édition « poche » chez Albin Michel, 1992.

Abbé Philippe Rolland, L'origine et la date des évangiles. Les témoins oculaires de Jésus, Paris, éd. St-Paul, 1994.

V. Messori, Il a souffert sous Ponce Pilate, F.-X. de Guibert, 1995.

Marie-Christine Ceruti-Cendrier, Les Evangiles sont des reportages, Téqui, Paris, 1997.

 

 

 

 

Principaux ouvrages des rationalistes :

 

Voltaire, Dictionnaire philosophique.

Pigault-Lebrun, Le Citateur, 1ère parution 1803, dernière réédition : Baudoin Editeur, Paris, 1978.

Magen Hippolyte, Les prêtres et les moines à travers les ages, Paris, Librairie illustrée, 1871.

Taxil Léo, La vie de Jésus. Edition complète de 1900 avec citations textuelles des évangiles et critique amusante, P. Fort, Paris, 1900.

Taxil Léo, La Bible amusante. Edition complète de 1903-1904 donnant les citations textuelles de l’Ecriture Sainte et reproduisant toutes les réfutations opposées par Voltaire, Fréret, Lod Bolingbroke, Toland & autres critiques, P. Fort, Paris, 1904.

Brocher Gustave (ancien théologien), Absurdités et atrocités de la Bible, Impr.-éditions de « l'Idée libre », 1926.

Roger Henri (doyen honoraire à la Faculté de Médecine de Paris), Les Miracles, Bibliothèque Rationaliste, Jean Crès Editeur, Paris, 1934.

Turmel Joseph, Réfutation du catéchisme, Editions de l’Idée Libre, Herblay, 1937.

Lorulot André, Histoire des papes, Editions de l’Idée Libre, Herblay, 1939.

Las Vergnas Georges, Jésus-Christ a-t-il existé ?, Paris, Ed. La Ruche Ouvrière, 1966.

Fau Guy, La fable de Jésus-Christ, Edition de l’Union Rationaliste, 1967.

Ory G., Le Christ et Jésus, Edition du Pavillon, 1968.

Rougier Louis, Celse contre les chrétiens, Copernic, 1977.

Hallet Marc, Que penser des apparitions mariales ?, P.M. Favre, 1985.

Alfaric Prosper, A l'école de la raison : études sur les origines chrétiennes, Paris, Nouvelles éditions Rationalistes, 1988.

Gripari Pierre, L’Histoire du méchant Dieu, L’Age d’Homme, Lausanne, 1988.

Hallet Marc, Les apparitions de la Vierge et la critique historique, auto-édition, 2001.

Cascioli Luigi, La Fable du Christ, chez l’auteur, 2001.

Finkelstein Israël et Silberman Neil Asher, La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie, Editions Bayard, 2002.

Hallet Marc, Les origines mythiques du christianisme, auto-édition, 2003.

Prosper Alfaric, Jésus a-t-il existé ?, éditions Coda, 2005.

Racisme

 

« La Loi de Moïse est avant tout raciste. C’est même, n’hésitons pas à le dire, le grand classique du genre, le texte le plus ancien, le plus violent, le seul peut-être qui prêche aussi précisément le racisme biologique, en allant du premier coup jusqu’à ses plus extrêmes conséquences.

Certes, les hommes n’ont pas attendu la Thora pour se massacrer entre eux. Mais jamais encore on n’avait fait du massacre un devoir religieux, en tirant argument du caractère congénitalement impur des victimes. Le judaïsme, c’est vraiment le racisme de droit divin. »[1]

 

Contradictions

 

_ Ezéchiel 16-3 : « Ainsi parle le Seigneur l'Éternel à Jérusalem : Par ton origine et ta naissance, tu es de la terre du Cananéen ; ton père était l'Amorrhéen et ta mère une Héthienne. »

 

Par rapport aux autres livres prophétiques de la Bible, le Livre d'Ezéchiel peut être considéré comme hérétique. En effet, d'après Ez. XVI, 3, les Israélites ne sont pas de race pure car ils ont pour père un Amorrhéen et pour mère une Héthéenne, tous deux descendant de Kanaan. Or la doctrine des rabbins fut toujours celle de Genèse XXVIII, 1-2[2], à savoir que les Israélites sont de pure race. Si ce livre figure néanmoins dans la Bible, c'est qu'il échappa, on ne sait trop comment ni pourquoi, à la purge qu'effectuèrent les rabbins lorsqu'ils établirent le canon de leurs textes sacrés.[3]

 

 

Atrocités bibliques

 

 

Se dit de passages de la Bible relatant des actions qui seraient, selon les standards moraux actuels, considérés comme atroces (génocides, inceste, esclavage, brutalité, massacres, etc.)

Pour pratiquement toutes les atrocités bibliques, les croyants ont proposé des explications. Dans certains cas, elles permettent de voir qu’en fait ce n’est pas si scandaleux. Mais la plupart du temps elles ne parviennent pas à justifier le pourquoi de l’acte posé. On a des raisons de croire que ces explications sont plutôt des tentatives de fuite.

 

Tout au long de la bible, et particulièrement dans l’Ancien Testament, la justice divine s’avère cruelle et disproportionnée. Des crimes insignifiants sont punis par des massacres, souvent d’innocents non concernés.

 

_ Genèse 6 : 5-7 : « Yahvé vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que son coeur ne formait que de mauvais desseins à longueur de journée. Yahvé se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre et il s’affligea dans son cœur. Et Yahvé dit : « Je vais effacer de la surface du sol les hommes que j’ai créés, - et avec les hommes, les bestiaux, les bestioles et les oiseaux du ciel, - car je me repens de les avoir faites. »

S’il voulait vraiment que les hommes ne soient pas violents, pourquoi les avoir faits à son image ? Tout au long de la bible Yahvé multiplie et encourage les massacres et les génocides ! D’ailleurs, comment un dieu parfait, bon, sage et tout-puissant pourrait-il se repentir d’avoir fait quelque chose ?

 

_ Genèse 19 : 23-25 : « Au moment où le soleil se levait sur la terre et que Lot entrait à Çoar, Yahvé fit pleuvoir sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu venant de Yahvé, et il renversa ces villes et toute la plaine, avec tous les habitants des villes et la végétation du sol. »

Nouveau massacre de grande échelle. Et là surgit une question : pourquoi avoir doté l’Homme de libre arbitre si c’était pour le tuer chaque fois que ses choix devaient déplaire ?

 

 

_ Samuel 12 : 31 : « Quant aux habitants, il(David) les fit sortir, et les mit sous des scies et sous des herses de fer et sous des haches de fer, et les fit passer par des fours à briques. »

 

Tout commentaire est inutile…

Louis Roussel, dans son ouvrage : Le Livre de Josué (Paris, PUF, 1955) écrit page 56, à propos des « fours à briques » : « Ce n’est pas Hitler qui a inventé les crématoires. »

La seule défense des chrétiens que nous avons trouvé pour atténuer ce passage est cette note que l’on peut lire dans La Bible annoté de Frédéric Godet :

« Fours à briques. Cette traduction est due à une correction du texte. Le mot employé (Malken) pourrait être envisagé comme une forme du nom Moloch ; le sens serait : Faire passer par Moloch, c'est-à-dire par sa statue rougie au feu, dans les bras de laquelle les Ammonites jetaient parfois leurs propres enfants. »

 

 

Esclavagisme

 

Tout particulièrement concernant l’esclavage, les défenseurs de la « morale » biblique affirmeront qu’il faut remettre les choses en contexte, qu’à l’époque il aurait été impossible d’interdire l’esclavage et que la Bible était déjà une révolution des moeurs.

Mais cela ne fait que confirmer que la Bible n’est qu’un code civil comme un autre, de son époque, sans aucune caractère divin, transcendant et absolu.

 

 

_ Genèse 9 : 24,25 : « Lorsque Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce que lui avait fait son fils le plus jeune. Et il lui dit : « Maudit soit Canaan ! Qu’il soit pour ses frères le dernier des esclaves ! »

 

Suivant les traductions, le mot « esclave » est remplacé par « serviteurs ».

Il n'y a pas une seule ligne dans la Bible condamnant l'esclavage et elle va jusqu'à légiférer sur l'esclavage.

Cham, père de Canaan, a toujours été présenté par la tradition comme étant l'ancêtre putatif de la race noire. Certains prétendent que la traite des noirs a pu se justifier par ce passage de la Bible. Pourtant, reconnaissons qu’a priori, seul Canaan est maudit et devient esclave, pas forcément sa postérité ?

 

D'après la Loi de Dieu, il est interdit de réduire à l'esclavage un Israélite. Et un serviteur israélite est forcément libéré l'année du Jubilé. En revanche, il est autorisé de se procurer de réels esclaves chez les étrangers, y compris parmi les enfants de ceux qui résident en Israël... :

 

_ Lévitique 25 : 39-46 : « Quand un de vos compatriotes tombé dans la misère devra se vendre à vous comme serviteur, ne lui imposez pas une tâche d’esclave, mais traitez–le comme un ouvrier salarié ou un hôte résidant chez vous. Il sera à votre service jusqu’à l’année du Jubilé. A ce moment–là, la liberté lui sera rendue, ainsi qu’à ses enfants ; il regagnera sa famille et rentrera en possession de la terre de ses ancêtres. En effet, les Israélites sont à mon service, eux que j’ai délivrés d’Égypte ; c’est pourquoi ils ne doivent pas être vendus comme on vend des esclaves. Ne les traitez pas avec brutalité. Montrez par votre comportement que vous me respectez, moi, votre Dieu. Si vous avez besoin d’esclaves ou de servantes, vous vous en procurerez auprès des nations qui vous entourent. Vous pourrez également en acquérir parmi les enfants des étrangers venus résider dans votre pays ou parmi les membres de leurs clans nés sur place. Ils vous appartiendront. Plus tard vous les laisserez en héritage à vos fils, afin qu’ils en aient la propriété à leur tour. Vous pourrez les garder comme esclaves à perpétuité. Par contre, que jamais personne parmi vous ne traite avec brutalité un de ses frères israélites. »

 

_ Exode 21 : 20-21 : « Lorsqu'un homme frappe son serviteur ou sa servante du bâton et que celui-ci meurt sous les coups, il doit être vengé ; toutefois, s'il survit un jour ou deux jours, il ne sera pas vengé, car il est sa propriété. »

 

 

Peine de mort à tout va

 

 

_ Lévitique 20 : 9 à 14 : « Quiconque aura maudit son père ou sa mère sera mis à mort : il a maudit son père ou sa mère ; son sang est sur lui.

Si quelqu'un commet adultère avec une femme mariée, adultère avec la femme de son prochain, l'homme et la femme adultères seront mis à mort.

Si un homme couche avec la femme de son père, il découvre la nudité de son père ; ils seront tous deux mis à mort ; leur sang est sur eux.

Si un homme couche avec sa belle-fille, ils seront tous deux mis à mort ; ils ont commis une chose monstrueuse ; leur sang est sur eux.

Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront mis à mort ; leur sang est sur eux.

Si un homme prend une femme et sa mère, c'est un crime ; on les brûlera au feu, lui et elle, afin que ce crime n'existe pas parmi vous. »

 

Tout commentaire est inutile…

 

_ Deutéronome 17 : 2 à 7 : « Un jour peut-être, dans l’une des villes où le Seigneur votre Dieu vous aura permis d’habiter, un homme ou une femme fera ce qui déplaît au Seigneur et sera infidèle aux engagements pris envers Dieu : il ira servir et adorer des dieux étrangers, ou même le soleil, la lune et la multitude des astres. -Jamais le Seigneur ne vous a ordonné d’agir ainsi ! - Si vous entendez parler d’un cas de ce genre, vous mènerez une enquête minutieuse; si l’on découvre que cette chose abominable s’est réellement produite en Israël, vous conduirez le coupable, homme ou femme, à la porte de la ville et vous le mettrez à mort en lui jetant des pierres. Un accusé ne pourra être condamné à mort que sur le témoignage de deux ou trois personnes; le témoignage d’une seule personne ne suffira pas. Les témoins seront les premiers à lui jeter des pierres pour le faire mourir, et le reste du peuple interviendra ensuite. Vous ferez ainsi disparaître le mal du milieu de vous. »

 

 

Appel aux massacres et génocides

 

Les trois passages suivants rapportent l'ordre de Dieu de massacrer le peuple Amalécite, ainsi que le passage à l'acte de Saül. Les Amalécites avaient attaqués les Israélites une fois, car ils s'opposaient à ce que ceux-ci traversent leur pays. Pour Dieu, le sort est jeté : il faudra tous les exterminer :

 

_ Exode 17 : 14-16 : « Le Seigneur dit à Moïse : Mets tout cela par écrit, pour qu’on ne l’oublie pas. Et dis à Josué que j’exterminerai les Amalécites, de telle sorte que personne sur terre ne se souviendra d’eux. Alors Moïse construisit un autel, auquel il donna un nom signifiant Le Seigneur est mon étendard. Et il déclara : Puisque les Amalécites ont osé lever la main contre le trône du Seigneur, le Seigneur sera toujours en guerre contre eux. »

 

_ Deutéronome 25 : 17-19 : « Rappelez–vous ce que les Amalécites vous ont fait, lorsque vous étiez en route, après la sortie d’Égypte. Ils n’avaient aucune crainte de Dieu, si bien qu’ils vous ont attendus le long du chemin, alors que vous étiez complètement exténués, et ils ont attaqué les retardataires à l’arrière de votre troupe. Maintenant, le Seigneur votre Dieu va vous installer à l’abri de tous les ennemis qui vous entourent, dans le pays qu’il vous donne en possession ; vous exterminerez alors les Amalécites, de telle sorte que personne sur terre ne se souvienne d’eux. N’oubliez pas cela ! »

 

_ Samuel 15 : 2-9 : « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu de l’univers : Je me souviens de ce que les Amalécites ont fait au peuple d’Israël, lorsqu’il est sorti d’Égypte : ils lui ont barré le passage. Eh bien, va les attaquer maintenant, détruis complètement tout ce qui leur appartient, sans pitié. Mets à mort tous les êtres vivants, hommes et femmes, enfants et bébés, boeufs et moutons, chameaux et ânes. Saül mobilisa l’armée et la passa en revue à Télem. Il y avait deux cent mille soldats à pied, et, en plus, dix mille hommes de Juda. Saül les conduisit près de la ville des Amalécites et prépara une attaque surprise dans le ravin. Puis il fit dire aux Quénites : Ne restez pas parmi les Amalécites, éloignez–vous–en. Je ne veux pas vous faire subir le même sort qu’à eux, car vous avez été bons envers les Israélites, quand ils sont sortis d’Égypte. Les Quénites se séparèrent donc des Amalécites. Alors Saül battit les Amalécites de Havila jusqu’à Chour, à l’est de l’Égypte. Il massacra toute la population, sauf Agag, leur roi, qu’il fit prisonnier. Saül et ses soldats épargnèrent Agag, ainsi que tout ce qu’il y avait de meilleur dans le bétail, boeufs et moutons, bêtes vigoureuses et agneaux, en somme toutes les bêtes de valeur. Ils ne détruisirent que ce qui était sans valeur et sans intérêt. »

 

Dieu a décidé de donner le pays de Canaan à son peuple, les Israélites. Pour cela, il prévoit l'extermination des peuples qui occupaient les lieux avant les Israélites :

 

_ Exode 23 : 23 : « Lorsque mon ange vous précédera pour vous conduire chez les Amorites, les Hittites, les Perizites, les Cananéens, les Hivites et les Jébusites, je détruirai ces peuples. »

 

 

_ Josué 8 : 24-25 : « Et lorsque Israël eut achevé de tuer tous les habitants d'Aï dans la campagne, dans le désert où ils l'avaient poursuivi, et que tous furent tombés sous le tranchant de l'épée jusqu'au dernier, tous les Israélites revinrent à Aï et ils la frappèrent au tranchant de l'épée.

Et tous ceux qui périrent en ce jour, tant hommes, que femmes, furent au nombre de douze mille, tous gens d'Aï. »

 

Dieu ne se charge pas toujours lui-même du sale boulot. À plusieurs reprises, il charge ses prophètes d’effectuer des massacres et des génocides en son nom.

 

_ Nombre 25 : 1-9 : « Israël s’établit à Shittim. Le peuple se livra à la débauche avec les filles de Moab. Elles l’invitèrent aux sacrifices de leurs dieux ; le peuple mangea et se prosterna devant leurs dieux. Israël s’étant ainsi commis avec le Baal de Péor, la colère de Yahvé s’enflamma contre lui. Yahvé dit à Moïse : “Prends tous les chefs du peuple. Empale-les à la face du soleil, pour Yahvé : alors l’ardente colère de Yahvé se détournera d’Israël.” Moïse dit aux juges d’Israël : “Que chacun mette à mort ceux de ses hommes qui se sont commis avec le Baal de Péor. »

 

Un peu plus tard, le peuple de Yahvé lance une guerre contre les Madianites, en vengeance de l’affaire Péor Les rois sont exterminés, le butin et le bétail razziés et l’armée revient avec des prisonniers de guerre : les femmes et les enfants… Ce n’est visiblement pas assez :

 

_ Nombre 31 : 9-18 : « Moïse s’emporta […] « Pourquoi avez-vous laissé la vie à toutes ces femmes ? […] Tuez donc tous les enfants mâles. Tuez aussi toutes les femmes qui ont partagé la couche d’un homme. Ne laissez la vie qu’aux petites filles qui n’ont pas partagé la couche d’un homme, et qu’elles soient à vous. »

 

Meurtre de 42 enfants par 2 ourses, après que ceux-ci aient été maudits au nom de Yahvé par Élisée, parce que les gamins s’étaient moqués de lui en disant : “Monte, Tondu ! Monte, Tondu !” Bel exemple de tolérance et de justice divine :

_ II rois 2 : 23–25 : « Et il monta de là à Béthel ; et comme il montait par le chemin, de jeunes garçons sortirent de la ville et se moquèrent de lui en lui disant : Monte, chauve ! Monte, chauve !

Et Elisée se retourna et les vit et les maudit au nom de l'Éternel ; et deux ourses sortirent de la forêt et déchirèrent quarante-deux de ces enfants. »

 

_ Deutéronome 21 : 18–21 : « Si un homme a un fils indocile et rebelle, n'obéissant point à la voix de son père ni à la voix de sa mère, et qu'ils le châtient, et que lui ne les écoute pas, son père et sa mère le saisiront et le mèneront devant les Anciens de sa ville et à la porte du lieu où il habite, et ils diront aux Anciens de la ville : Notre fils que voici est indocile et rebelle, il n'obéit pas à notre voix, il est dissipateur et ivrogne.

Et tous les hommes de sa ville le lapideront, et il mourra, et tu ôteras le mal du milieu de toi, et tout Israël l'apprendra et craindra. »

 

Sacrifices humains

 

 

La Thora n'interdit les sacrifices humains que lorsque ces derniers sont offerts à une autre idole que Yaveh. Autrement, c'est autorisé, et réglementé :

 

_ Lévitique 27 : Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes : […]

28-29 : « Mais tout ce que quelqu'un aura voué par interdit à l'Éternel dans ce qui lui appartient, soit homme, soit animal, soit champ patrimonial, ne pourra ni se vendre, ni se racheter : tout interdit est très saint et appartient à l'Éternel.

Aucune personne vouée par interdit ne pourra être rachetée ; elle sera mise à mort. »

 

Certains chrétiens, pour prouver que cette interprétation est mauvaise, affirment que l’autorisation de sacrifier d’autres humains serait en contradiction avec le commandement “tu ne tueras point”. Oui mais ce commandement ne signifie pas qu’il est interdit de tuer tout être humain, mais plutôt que le meurtre est interdit, c’est-à-dire le fait de tuer sans raison valable.

 

_ Juges 11 : 29-40 : « L’Esprit du Seigneur s’empara de Jefté. Il parcourut la région de Galaad et le territoire de Manassé, puis il se rendit à Mispé en Galaad, pour passer dans le territoire des Ammonites. Il fit cette promesse solennelle au Seigneur : Si tu livres les Ammonites en mon pouvoir, je te consacrerai et t’offrirai en sacrifice complet la première personne qui sortira de ma maison pour venir à ma rencontre, lorsque je reviendrai victorieux de chez les Ammonites. Jefté franchit la frontière pour combattre les Ammonites et le Seigneur les lui livra. Jefté remporta une éclatante victoire, il s’empara de vingt localités situées entre Aroër, les alentours de Minnith et Abel–Keramim. Les Ammonites durent alors se soumettre aux Israélites. Lorsque Jefté revint chez lui à Mispa, ce fut sa fille qui sortit à sa rencontre, en dansant au rythme des tambourins. Elle était sa fille unique, il n’avait pas d’autre enfant. Dès qu’il la vit, il déchira ses vêtements et s’écria : Ah ! Ma fille, tu me plonges dans le malheur, tu es toi–même la cause de mon désespoir ! J’ai pris un engagement envers le Seigneur et je ne peux pas revenir sur ma promesse. Elle lui répondit : Si tu as pris un engagement envers le Seigneur, agis à mon égard comme tu le lui as promis puisqu’il t’a permis de te venger de tes ennemis ammonites. Cependant, ajouta–t–elle, accorde–moi un délai de deux mois ; je me rendrai sur les collines avec mes amies pour m’y lamenter de devoir mourir avant d’avoir été mariée. Jefté lui donna la permission de partir pendant deux mois. Elle alla donc sur les collines avec ses amies se lamenter de devoir mourir avant d’avoir été mariée. Au bout des deux mois, elle retourna auprès de son père qui accomplit à son égard ce qu’il avait promis. Elle mourut alors qu’elle était encore vierge. Dès lors, la coutume suivante s’est établie en Israël : chaque année, les femmes israélites vont pleurer pendant quatre jours sur le sort de la fille de Jefté, le Galaadite. »

 

Certains affirment aussi que la fille n’aurait pas vraiment été tuée mais plutôt offerte au temple pour y travailler toute sa vie. Mais c’est encore là une contradiction avec la Bible, puisqu’il est clairement écrit que la personne qui passerait la porte serait offerte en holocauste et non pas en esclave.

 

_ Nombres 31 : 25-29 : « L’Eternel dit à Moïse : Fais, avec le sacrificateur Eléazar et les chefs de maison de l’assemblée, le compte du butin, de ce qui a été pris, personnes et bestiaux. Partage le butin entre les combattants qui sont allés à l’armée et toute l’assemblée. Tu prélèveras sur la portion des soldats qui sont allés à l’armée un tribut pour l’Eternel, savoir : un sur cinq cents, tant des personnes que des boeufs, des ânes et des brebis. Vous le prendrez sur leur moitié, et tu le donneras au sacrificateur Eléazar comme une offrande à l’Eternel. »

 

_ 1 Rois 13 : 2 : « Il cria contre l’autel, par la parole de l’Eternel, et il dit : Autel ! Autel ! Ainsi parle l’Eternel : Voici, il naîtra un fils à la maison de David; son nom sera Josias; il immolera sur toi les prêtres des hauts lieux qui brûlent sur toi des parfums, et l’on brûlera sur toi des ossements d’hommes. »

 

Des chrétiens affirment que le mot hébreu utilisé pour “immoler” est en fait équivalent à “tuer”. C’est encore là une piètre consolation, puisque cela signifie que, non, ils ne seront pas brûlés vifs. On les tuera d’abord, puis on brûlera leur cadavre sur l’autel.

 

Autre exemple, l’histoire d’Isaac, le second fils, qui sera l’héritier de l’Alliance, non sans avoir échappé de justesse à un meurtre rituel. Dieu demande à Abraham de lui offrir son fils unique en holocauste. « Cette singulière requête, qui aujourd’hui nous semble inadmissible, frappe douloureusement le malheureux père, mais ne le surprend pas. C’est bien la preuve qu’à cette époque les anciens Hébreux pratiquaient couramment les sacrifices d’enfants, comme leurs frères chananéens et comme nos pères les gaulois.[4]

 

La Tour de Babel

 

 

_ Genèse 11 : « Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. Ils se dirent l'un à l'autre : Allons ! Faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. L'Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l'Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu'ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu'ils auraient projeté. Allons ! Descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la Ville. »

Une tour dont le « somment toucherait le ciel » est impossible. Les apologistes font remarquer qu’il s’agit là seulement d’une expression sémite, qui a toujours tendance à « exagérer ».

Il n’en reste pas moins que Dieu pris peur et pour conjurer ce danger, il divise l’humanité, qui jusque là ne faisait qu’une seule et même famille, en différentes nations parlant différentes langues. Il nous faut donc bien le croire puisqu’il le dit lui-même : c’est Dieu qui a voulu et sciemment provoqué tous les antagonismes, les incompréhensions, les haines nationales et raciales, et nous pouvons le considérer, d’ores et déjà, comme le pire ennemi de l’humanité.

 

Comme le dit très justement Pierre Gripari : « De cette humanité, cependant, il ne peut se passer. Il a besoin, névrotiquement, qu’on le vénère, qu’on l’adore, qu’on lui consacre des prières, des vœux, des sacrifices. Ne pouvant plus se fier au genre humain dans son ensemble, il tentera de se choisir un peuple de sectateurs serviles, fidèles et craintifs, qu’il isolera d’abord des autres nations pour le soumettre ensuite à lui. A cet effet, il usera tour à tour de l’intimidation, de la séduction, de la menace et de la terreur. » [5]

 

 

Descendance davidique

 

Les chrétiens font descendre Jésus de David, et, par conséquent, de Booz et de Ruth ; la prostitution et l’inceste se trouvent ainsi à profusion dans le sang que Dieu choisit pour s’incarner…

 

Notons également que « le mariage de Bethsabée, grosse de David, est déclaré nul par plusieurs rabbins et par plusieurs commentateurs, rapporte Voltaire. Parmi nous, une femme adultère ne peut épouser son amant, assassin de son mari, à moins d’une dispense du pape : c’est ce qui a été décidé par le pape Célestin III. Nous ignorons si le pape peut, en effet, avoir un tel pouvoir ; mais il est certain que, chez aucune nation civilisée, il n’est pas permis d’épouser la veuve de celui qu’on a assassiné.

Il y a une autre difficulté : si le mariage de David et de Bethsabée est nul, on ne peut donc dire que Jésus-Christ est descendant légitime de David, comme le déclare l’Evangile en donnant sa généalogie. Si, au contraire, on décide qu’il en descend légalement, on foule aux pieds la loi de toutes les nations, l’une des lois universelles conforme aux principes le plus élémentaires de la morale ; si le mariage de David et de Bethsabée n’est qu’un nouveau crime, Jésus-Christ est donc né de la source la plus impure, puisque le Nouveau Testament le fait descendre de Salomon. Pour échapper à ce dilemme, les théologiens invoquent le repentir de David, qui a tout réparé. Mais son repentir n’a été que de peu de durée, et il a gardé la veuve d’Urie, sa victime ; donc, son crime s’est aggravé ; c’est une difficulté nouvelle, que les théologiens ne peuvent résoudre, et ils en sont réduits à se rabattre, comme toujours, sur la nécessité de la foi aveugle, les volontés de Dieu étant incompréhensibles le plus souvent. »[6]

 

« A quoi bon, aurait pu dire Abraham, m’avoir mis à la tête de toute cette généalogie, si le dernier de mes descendants n’a collaboré en rien à l’engendrement du Messie ? Je suis volé ! »[7]

 

Le Déluge

 

Genèse 6 : 6-7 : « Et l'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé dans son cœur.

Et l'Éternel dit : J'effacerai de dessus la terre l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'au bétail, aux reptiles et aux oiseaux des cieux, car je me repens de les avoir faits. »

« Le repentir d’un Dieu, voilà qui n’est pas vulgaire. La douleur de maître Jéhovah était des plus vives, puisqu’elle lui troubla la cervelle, au point de lui faire décréter l’extermination des animaux, qui, eux, n’avaient pas péché. La critique pourra dire aussi que le plus simple aurait été pour Dieu, attendu qu’il est tout-puissant, de changer le cœur des hommes ; mais il préféra les noyer, ce qui n’est pas très paternel… »[8]

 

La circoncision

 

Comme le dit Voltaire, des naturalistes n’ont pas donné des raisons plausibles de la circoncision. Ils ont prétendu qu’elle prévenait les ordures qui pourraient se glisser entre le gland et le prépuce. Apparemment qu’ils n’avaient jamais vu circoncire. On ne coupe qu’un très petit morceau de prépuce, qui ne l’empêche point du tout de recouvrir le gland dans l’état du repos. Pour prévenir les saletés, il suffit de se laver les parties de la génération, comme on se lave les mains et les pieds. Cela est beaucoup plus aisé que de se couper le bout de la verge, et beaucoup moins dangereux.

Le Décalogue

 

« Les Dix commandements ne sont qu’une toute petite partie de la Loi juive, celle qui s’adresse uniquement à l’individu de race élue pour définir l’attitude qu’il doit observer vis-à-vis de son « prochain », c’est-à-dire des autres individus appartenant à son peuple.

C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre, par exemple, l’interdiction du vol, du faux témoignage et du meurtre. L’Hébreu ne doit pas voler l’Hébreu, ni même convoiter son bien. Mais nous avons bien vu qu’il était parfaitement licite et louable de voler le voisin, quand il est de nationalité égyptienne. Jacob-Israël n’avait-il pas déjà donné l’exemple en dupant son beau-père Laban ? »[9]

 

Prenons un exemple caractéristique. Voici ce que l’on peut lire dans le Deutéronome 23 : 20-21 : « Tu ne prêteras pas à ton frère, qu’il s’agisse d’un prêt d’argent, ou de vivres, ou de quoi que ce soit dont on exige intérêt.

A l’étranger tu pourras prêter à intérêt, mais tu prêteras sans intérêt à ton frère, afin que Yahvé ton Dieu te bénisse en tous tes travaux, au pays où tu vas entrer pour en prendre possession. »

Ainsi, contrairement à ce que l’on croit, le prêt à intérêt, ou usure, est interdit par la loi juive, mais seulement entre Hébreux. Il est toujours permis d’exploiter le goï !

 

Nous pourrions prendre aussi par exemple l’épisode du veau d’or :

Après l’adoration du veau d’or par le peuple, Moise descend du Sinaï, et brise les deux tables de pierre au pied de la montagne. Pierre qui, rappelons-le, porte notamment l’inscription suivante : « Tu ne tueras point ».

Or, le prophète va ordonner un véritable massacre des Hébreux idolâtres par les Hébreux monothéistes : 

_ Exode 32 : 26-29 : « Moïse se plaça à la porte du camp et il dit : A moi, ceux qui sont pour l'Éternel ! Alors tous les fils de Lévi se réunirent à lui.

Et il leur dit : Ainsi a dit l'Éternel, Dieu d'Israël : Que chacun de vous ceigne son épée ! Passez et repassez dans le camp, d'une porte à l'autre, et que chacun tue son frère, son ami, son parent.

Les fils de Lévi firent ce que disait Moïse et il périt du peuple en ce jour là environ trois mille hommes.

Et Moïse dit : Consacrez-vous aujourd'hui à l'Éternel, puisque [vous avez combattu] chacun contre son fils et son frère, et vous recevrez aujourd'hui une bénédiction. »

 

 

Les interdits alimentaires

 

 

« Rien de plus risible que les efforts de certains commentateurs pour justifier, par exemple, les interdits alimentaires par des considérations d’hygiène. Le porc, à les entendre, serait impur à cause du ver solitaire… Mais on peut également attraper le ver solitaire avec de la viande de bœuf ! Et les Grecs, qui vivaient dans les mêmes climats, mangeaient du porc et ne s’en portaient pas plus mal ! La vérité, c’est que les interdits sont là pour créer une discrimination entre le peuple de Dieu, réputé le seul pur, et la racaille que constitue le reste de l’humanité. »[10]

 

 

 

Le ridicule des principes de la Loi

 

« Contrairement à ce que croient les gens mal informés, la Loi juive ne repose pas sur le concept de justice, mais au contraire sur le concept de pureté. Il y a des choses, des actes, des personnes et des peuples qui sont impurs, en dehors de toute espèce de critère moral, pour la simple raison que l’Eternel a décidé qu’il en était ainsi. Le texte indique les signes auxquels on peut les reconnaître, mais il ne donne jamais les raisons de leur impureté. L’expression « juste devant la Loi » ne veut pas dire « juste ». Elle veut dire seulement : respectueux de la Loi, en règle avec la Loi. La Loi, par elle-même, n’est ni juste ni injuste, elle est la volonté arbitraire de Dieu.

Un exemple frappant de cette amoralité foncière : Si une femme, en défendant son mari contre un autre homme, attrape l’agresseur par le sexe, « tu lui couperas la main et tu ne jetteras sur elle aucun regard de pitié. » (Deutéronome, 25 : 11-12). »[11]

 

Autre exemple, pendant le transport de l’Arche, comme elle est en danger de tomber du chariot, un homme de bonne volonté porte la main sur elle afin de la soutenir. Il est aussitôt foudroyé, ce qui nous confirme, une fois de plus, que Dieu ne se soucie, ni de la justice au sens où nous entendons ce mot, ni des bonnes intentions.

 

La désobéissance d’Adam

 

L’histoire de la désobéissance d’Adam « prouve que le seigneur Jéhovah avait une arrière-pensée et qu’il était bien aise que l’homme péchât. En somme, Adam aurait été en droit de lui dire :

_ Mon petit père Elohim, si je ne me trompe, le bien est ce qui est moralement bon, ce qui vous plait, et le mal, par contre, est ce qui est mauvais, ce qui vous déplait… Est-ce bien cela ?

_ Parfaitement, mon fiston, aurait répondu le Créateur.

_ Par conséquent, aurait continué Adam, laissez-moi apprendre en quoi consiste le mal, afin que je l’évite ; ou bien pourquoi avoir mis ici cet arbre, s’il ne faut pas que j’y touche ?...

Ce sont les curés qui se chargent de la réplique, au lieu et place de leur drôle de Bon Dieu.

_ Dieu, disent-ils, imposait une épreuve à l’humanité naissante ; il voulait voir si Adam lui obéirait, alors qu’il ne lui demandait qu’une seule et très petite privation.

Mais il est facile de répliquer à la réplique. D’après les curés eux-mêmes, Dieu connaît l’avenir : il avait donc prévu ce qui allait arriver ; et, comme rien ne se fait sans sa volonté, il savait parfaitement que l’homme mangerait du fruit de l’arbre en question. Il voulait donc la chute de nos premiers parents… »[12]

 

Le pire, c’est que « ce Dieu qui connaît l’avenir, qui avait prévu l’accident du serpent et de la pomme, et qui se met alors à se fâcher comme s’il ne s’était douté de rien, comme si ce qui vient d’arriver ne s’était pas produit de par son omnipotente volonté… »[13]

 

A noter, la fameuse phrase du serpent : « Vous serez comme des Dieux », affirmant la pluralité des dieux…

Les commentateurs catholiques, embarrassés par cette phrase du serpent, s’en tirent en prétendant que par les dieux, le reptile aura voulu dire les anges

 

Une des conséquences de la désobéissance d’Adam et Eve :

_ Genèse, 3 : 16 : « Dieu dite ensuite à la femme : Je multiplierai tes misères et tes grossesses ; et tu enfanteras dans la douleur ; et tu seras sous la domination de ton mari. »

« A l’unanimité, les commentateurs sont d’avis que les peines de cette sentence visent non seulement Madame Adam, mais toutes les femmes jusqu’à la fin du monde.

Remarquons d’abord que si la première femme avait su résister aux séductions du serpent, elle n’aurait pas enfanté dans la douleur. Avant ce jour-là, elle était donc conformée d’une façon toute différente de ce qu’elle fut à son premier accouchement. Par conséquent, en une seconde, c’est-à-dire à l’instant même où il prononça son arrêt, Dieu bouleversa de fond en comble l’organisme de la femme. On le voit, quand le doigt de Dieu s’y met, il opère des choses étonnantes.

En second lieu, il est bon d’observer que, malgré cette toute-puissance, Jéhovah n’est pas parvenu à rendre générales les peines qu’il a édictées contre le sexe féminin : d’une part, il y a beaucoup de femmes qui accouchent sans douleur ; d’autre part, celles qui portent la culotte dans leur ménage, celles qui mènent leur mari par le bout du nez, au lieu d’être sous sa domination, celles-là sont légion dans toutes les classes de la société… »[14]

 

« Le plus terrible de la sentence est la condamnation à mort. Il est vrai que l’ineffable Jéhovah oublie ce qu’il avait décrété précédemment, c’est-à-dire qu’en cas de boulottage du fruit défendu l’homme mourrait de mort le jour même du délit (Genèse, 2 : 17[15]). Ce manque de mémoire de papa Bon Dieu valut au condamné un assez important ajournement de l’exécution ; en effet, s’il faut en croire la Bible, Adam vécut encore… 930 ans (Genèse, 5 : 5). »[16]

 

Pour finir, notons que l’inceste fut obligatoire aux premiers temps de l’humanité. Et que la polygamie est autorisée. Le vénérable Lamech en est le premier exemple dans la Bible.

 

Lucifer

 

 

Parmi les divers auteurs des livres qui composent la Bible, il y en a deux en tout qui ont mentionné le diable : l’auteur du livre de Job, d’après lequel le diable discute un beau jour avec Dieu, dans le ciel : et l’auteur du livre de Tobie, qui cite un certain démon Asmodée, amoureux d’une nommée Sara, dont il étrangle successivement sept maris. Or, ces deux livres viennent tout à fait à la fin de la Bible, et, pas plus dans ceux-ci que dans les autres, il n’est question de Lucifer-Satan que les catholiques font intervenir à tout propos, pour pimenter l’intérêt de leurs légendes. Nulle part, on ne trouve cette aventure, pourtant si connue, de Lucifer se révoltant contre Dieu et vaincu par l’archange Michel. Cela, comme tout ce qui a rapport au diable, a été inventé après coup, non seulement après Moïse, mais même postérieurement à Esdras.

 

« C’est dans les prophéties d’Isaïe, au chapitre XIV, verset 12, disent les tonsurés, qu’il est question de Lucifer sous ce nom même, et ils citent le commencement du verset, mais en le falsifiant au moyen de la traduction latine de saint Jérôme, dite la Vulgate.

Voici le passage en question. Dans ce chapitre XIV, Isaïe, en bon juif furieux de ce que les Babyloniens ont tenu longtemps sa nation en captivité, exhale sa patriotique colère et annonce au roi de Babylone que son royaume subira à son tour la décadence et sera ruiné de fond en comble :

Car l'Eternel aura compassion de Jacob, et il choisira encore Israël ; il les rétablira dans leur pays, et les étrangers se joindront à eux et s'attacheront à la maison de Jacob.

Les peuples les prendront et les ramèneront chez eux ; et la maison d'Israël se les appropriera, comme serviteurs et servantes, dans la terre de l'Eternel ; et ils feront captifs ceux qui les avaient faits captifs, et ils domineront sur leurs exacteurs.

Et il arrivera, au jour où l'Eternel te fera reposer de ton travail et de ton trouble, et de la dure servitude que l'on t'avait imposée, que tu entonneras ce chant sur le roi de Babel, et tu diras :

Comment a fini le tyran, a cessé l'oppression ?

L'Eternel a brisé le bâton des méchants, le sceptre des dominateurs, qui frappaient avec fureur les peuples de coups sans relâche, qui tyrannisaient dans leur colère les nations d'une persécution sans répit !

Toute la terre est en repos, elle est tranquille, elle éclate en cris de joie ; les cyprès mêmes et les cèdres du Liban se réjouissent à cause de toi :

Depuis que tu es couché là, le coupeur ne monte plus contre nous !

L'enfer là-bas s'est ému pour venir à ta rencontre ; il réveille pour toi les ombres, tous les monarques de la terre ; il a fait lever de leurs trônes tous les rois des nations.

Tous ils prennent la parole et te disent :

Toi aussi, tu es déchu comme nous, et te voilà semblable à nous !

On a fait descendre dans les enfers ton faste et le son de tes instruments ; les vers sont ta couche, et la vermine ta couverture !

Comment es-tu tombé du ciel, ô Hélel, astre qui te levais au matin ? Comment es-tu renversé en terre, toi qui foulais les nations ?

Toi qui disais en ton cœur :

Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, dans les profondeurs du septentrion ; je monterai sur les sommets des nues, je serai semblable au Très-Haut ! Te voilà pourtant descendu aux enfers, dans les profondeurs de la fosse !

Ceux qui te verront, fixeront sur toi leurs regards, te considéreront avec attention :

Est-ce là l'homme qui troublait la terre, qui ébranlait les royaumes, qui réduisait le monde en désert, détruisait les villes et ne relâchait pas ses captifs ?

Tous les rois des nations, tous, reposent avec gloire, chacun en sa maison ; mais toi, on t'a jeté loin de ton sépulcre comme un rameau qu'on méprise ; couvert de morts égorgés par l'épée, précipités parmi les pierres de la fosse, comme un cadavre qu'on foule aux pieds !

Il faut vraiment un toupet de ratichon pour prétendre qu’Isaïe parlait de Lucifer-Satan dans ce chapitre XIV. C’est bien du roi du roi de Babylone qu’il s’agit ; ce débordement de colère, ce flot de menaces, tout cela est à l’adresse du roi de Babylone, uniquement, exclusivement.

Maintenant, comment saint Jérôme a-t-il opéré la falsification du texte ?... Gêné par la version grecque des Septante, Jérôme a traduit la bible en latin, et, profitant de ce qu’Isaïe compare accidentellement le roi de Babylone à l’étoile du matin, nommée Hélel (aurore) chez les juifs et Lucifer (porte-lumière) chez les romains, il a écrit ainsi la première partie du verset 12 : Quomodo cecidisti de coelo, LUCIFER, qui mane oriebaris ? Comment es-tu tombé du ciel, Lucifer, toi qui te levais au matin.

Et nos tonsurés, adoptant cette traduction inexacte, se gardant bien de dire à leurs ouailles que le texte original hébreu porte Hélel et qu’il s’agit du roi de Babylone comparé à l’astre Vénus, étoile du matin, nos tonsurés, ayant soin de ne pas mettre le reste du chapitre sous les yeux des gogos dont ils empochent le saint-frusquin, s’écrient, avec des airs de triomphe : la chute de Lucifer est mentionnée dans la Bible ! Isaïe en a parlé !

Comme aplomb, c’est raide… Or, dans ce même chapitre, au verset 28 Isaïe dit qu’il a prononcé en l’an où mourut le roi Achaz, soit en 723 avant Jésus-Christ.

Même en supposant qu’Isaïe n’ait pas écrit sa prophétie après coup, il faut bien reconnaître que l’auteur parle au futur, depuis la première ligne jusqu’à la dernière. Si donc cette chute du Ciel s’appliquait à Lucifer-Satan, elle aurait eu lieu après la mort du roi Achaz ! Et les prêtres catholiques disent ailleurs que c’est ce même Lucifer, devenu diable, qui tenta Eve sous la forme du serpent ! Quelle salade de contradictions !... »[17]

 

 

 

Le cantique des cantiques

 

 

Aux esprits dégagés de la superstition, il apparaît assez clairement que cette licencieuse rapsodie, composée selon toute évidence pour exciter la chair, n’est rien autre qu’une romance de harem oriental, dans le goût de l’époque.

Mais les théologiens, aussi bien juifs que les catholiques, ne l’entendent pas ainsi !

Les premiers soutiennent mordicus que le bien-aimé mis en scène par le poète est la personnification de Jéhovah, et que l’épouse, la grande amie, représente la nation d’Israël.

Quant aux théologiens catholiques, ils affirment avec le plus grand sérieux que ce poème érotique est le fruit d’une inspiration sacro-sainte, un livre prophétique, où l’amour de Jésus-Christ pour son Eglise et de l’Eglise pour son divin fondateur, qu’elle regarde comme son époux, est peint sous des figures hardies, mais dont l’obscénité, purifiée par son sens mystique, ne peut scandaliser que les esprits malveillants.

Comme l’écrit Voltaire « Puisqu’on regarde la Cantique des Cantiques comme une allégorie perpétuelle du mariage de Jésus-Christ avec son Eglise, il faut avouer que l’allégorie est un peu forte, et qu’on ne voit guère ce que l’Eglise pourrait entendre quand l’auteur dit que sa petite sœur n’as pas de tétons. »

 

 

 

La naissance du Christ

 

« Ne nous attristons pas sur cette aventure plus grotesque que réellement lamentable. Plaignons les pauvres gens à qui ces malheurs surviennent ; mais n’oublions pas que cet accouchement misérable de Jésus était prévu et voulu par lui, que rien ne l’obligeait à naître dans une écurie, et que c’est par un effet de son bon plaisir que les témoins de ses premiers vagissements furent un bœuf et un âne. Gardons donc notre compassion pour les infortunes plus sérieuses des humains en butte à la guigne imméritée. »[18]

 

 

La tentation du Christ

 

« Messire Satan eut une idée bien bizarre : il résolut d’aller tenter le Christ.

Ce grand nigaud de Satan était tellement contrarié par la naissance de ce Messie, venu au monde pour racheter l’effroyable crime de la pomme, qu’il ne songea pas une minute à se tenir le raisonnement suivant :

Si quelqu’un est impeccable, c’est à coup sûr Dieu ; il est de toute impossibilité que Dieu se laisse aller à commettre un péché. Je vais donc bêtement perdre mon temps avec ma stupide tentation. »[19]

 

 

La piscine de Béthesda

 

_ Jean, 5 : 1-7 : « Après ces choses, il y avait une fête des Juifs ; et Jésus monta à Jérusalem. Or, il y a à Jérusalem, près de la porte des Brebis, un réservoir d'eau, appelé en hébreu Béthesda, ayant cinq portiques. Dans ces portiques étaient couchés une multitude de malades, aveugles, boiteux, paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau. Car un ange descendait de temps en temps dans le réservoir et troublait l'eau ; celui donc qui y entrait le premier après que l'eau avait été troublée guérissait, de quelque maladie qu'il fût atteint. Or, il y avait un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché, et connaissant qu'il était malade déjà depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ? Le malade lui répondit : Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans le réservoir quand l'eau est troublée ; et pendant que je vais, un autre y descend avant moi. »

 

« Tout le monde à Jérusalem croyait à cette bonne histoire. Aussi les malades affluaient à la piscine de Béthesda. Ils attendaient avec impatience le moment où l’eau du bassin se mettait à bouillonner, et, convaincus que cette agitation était due à la main d’un ange invisible, c’était à qui d’entre eux se précipiterait dans l’onde merveilleuse.

Les esprits forts diront : les propriétaires de la piscine de Béthesda étaient des farceurs passablement rusés. La légende qu’ils avaient répandue dans le public, c’était eux qui l’avaient fabriquée de toutes pièces. Le bouillonnement de l’eau de la piscine était dû à l’arrivée subite des eaux thermales dans le bassin.

En effet, il est aujourd’hui reconnu que les montagnes de Jérusalem renferment quantité de sources, soit ferrugineuses, soit sulfureuses, les unes à la température ordinaire, les autres thermales. La montagne sur laquelle était bâti le Temple, notamment, contenait dans ses flancs un immense lac caché. On sait que ce réservoir gigantesque a été célébré par l’antiquité comme une des merveilles de Jérusalem, et qu’il a toujours été sa ressource pendant les longs sièges que la ville soutint. Voir à ce sujet Tacite (Historiae, V, 12).

Des religieuses appelées Dames de Sion, en creusant les fondations de leur orphelinat de l’Ecce-Homo, ont découvert d’antiques citernes et des sources abondantes qu’un aqueduc encore intact conduisait sous l’enceinte du Temple.

Donc, concluront les sceptiques, la grande merveille était la chose la plus simple du monde, et il est très aisé de voir le truc. La piscine de Béthesda était alimentée en temps ordinaire par des eaux non thermales ; puis, à de certaines époques, quand les propriétaires de l’établissement avaient sous la main un faux malade suffisamment leste pour être sur de sauter le premier à l’eau, ils lâchaient dans le fond du bassin une source de température très élevées ; cette eau, se mêlant brusquement aux autres, faisait bouillonner la surface de la piscine ; on criait à l’arrivée de l’ange ; à la seconde même, le faux malade piquait sa tête et ressortait en se proclament radicalement guéri. Les autres clients de la maison se baignaient à leur tour, et, comme les eaux avaient en définitive des propriétés médicales réelles, ils obtenaient un soulagement quelconque de leur souffrances ; cela passait encore sur le compte du bouillonnement opéré par l’ange, et chacun des malades, ainsi soulagés, s’en retournait avec cette conviction que, s’il avait eu la chance d’arriver bon premier, sa guérison aurait été complète. […]

Quant aux miracles, on n’en a jamais plus entendu parler. De nos jours, les malades du pays vont se faire soigner ailleurs et considéreraient comme du temps perdu celui qu’ils passeraient à attendre qu’un ange vienne remuer les eaux de la piscine. En effet, les anges maintenant ne se dérangent plus. Et si, vous, madame, qui me lisez, vous demandiez à votre ange gardien de vouloir bien pressez le petit sac de son dans votre baignoire, il vous rirait au nez. Ces êtres célestes, jadis si empressés pour les humains, n’ont plus à présent envers eux aucune complaisance. C’est désolant.

Autre était le bon vieux temps de la Bible et de l’Evangile… »[20]

 

 

 

Les aumônes

 

« Les hypocrites, eux, ne peuvent pas donner un sou, sans se faire précéder d’une trompette qui sonne leurs bienfaits. Pas de ça chez nous ! S’il nous arrive jamais de rendre service à un malheureux, agissons en secret ; que notre main gauche ne sache pas ce qu’aura fait notre main droite.

_ Pardon, aurait dut observer Pierre. Ce précepte est très beau ; mais quand l’appliquerons-nous ? Jusqu’à présent, c’est toujours nous qui avons demandé l’aumône aux autres, et comme notre métier actuel est loin d’être lucratif, je ne vois pas trop le moment où nous pourrons exercer notre générosité d’une manière discrète.

_ Cela ne fait rien, répliqua sans doute Jésus ; puisque je vous prêche, il faut bien que je dise quelque chose !... »[21]

 

« Les quelques bons préceptes qui sont jetés ça et là dans la doctrine du Christ ne s’y trouvent que pour faire passer le reste et ne sont jamais mis en pratique. Voyez les catholiques de tout temps. Sont-ils discrets dans leurs aumônes ? Non, leurs œuvres de charité ont des bulletins imprimés qui publient les moindres dons faits par eux.

Ont-ils le mépris des richesses ? Non, leur églises ne contiennent que métaux et objets précieux, leurs évêques se couvrent de bijoux, etc. »[22]

 

 

De quelques paraboles

 

_ Luc, 15 : 26 : « Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père et sa mère et sa femme et ses enfants et ses frères et ses sœurs et même, de plus, sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »

_ Luc, 16 : 9 : « Et moi aussi je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que lorsqu'elles vous manqueront, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. »

 

 

La Passion et le Sacrifice du Christ

 

Un peu d’humour tout d’abord : « Veillez et priez, afin de ne pas tomber dans la tentation, dit Jésus à ces disciples qui s’étaient endormis.

Pierre aurait pu répliquer :

_ Si nous dormons, nous ne risquons pas d’y tomber… »[23]

 

« Comme il aurait été beaucoup plus simple que Jésus ne s’insinuât pas dans la peau d’un homme et qu’Il pardonnât tout uniment à l’humanité l’horrible crime de la pomme croquée au paradis terrestre !

Jésus se serait ainsi épargné cette semaine désagréable, cette Passion sur laquelle messieurs les curés dépensent toute leur éloquence à nous attendrir. […]

Ne plaignons donc pas l’être mythologique de Nazareth, qui, au dire même de la fable catholique, n’a souffert que parce qu’il l’a voulu et comme il l’a voulu, et réservons notre pitié pour les souffrances authentiques des malheureux en chair et en os que nous rencontrons à chaque pas de la vie matérielle. »[24]

 

« Des docteurs du catholicisme, pour attendrir les masses, parlent d’une flagellation horrible : Jésus, dépouillé de ses vêtements, mis à nu jusqu’à la ceinture, attaché à une colonne, déchiré à coups de corde, de verges et de nerfs de bœuf. On pourrait leur répondre que les tortures de l’Inquisition ont été bien autrement épouvantables que la flagellation du Christ, à qui on n’a arraché aucun membre, dont on n’a pas broyé les os dans les tenailles, qu’on n’a pas inondé d’huile bouillante ou de plomb fondu, à qui l’on n’a pas brûlé les seins avec de la poix enflammée, dont on n’a pas rétréci le crâne avec un étau spécial, à qui l’on n’a pas versé de pleins arrosoirs d’eau, goutte à goutte, dans la bouche tenue ouverte par un appareil, et garnie d’une éponge ou d’un linge fin ; on pourrait dire encore que les prêtres juifs ne coupèrent pas les poignets à Jésus, ne lui écrasèrent pas les pieds dans des brodequins de torture, ne lui découpèrent pas sur le dos des lanières de chair, ne l’assirent pas sur un tabouret à pointes aiguës, ne lui disloquèrent pas les bras, ne le suspendirent pas par les ongles ; l’homme de Nazareth, qui était en même temps dieu, qui avait sa nature divine à sa disposition pour ne rien endurer si ses souffrances avaient excédé les forces humaines, souffrit donc moins que les martyrs de la libre-pensée, tourmentés par les prêtres catholiques. »[25]

 

« Il s’agit, n’est-ce pas ? d’une tache qui noircit notre âme et que nous apportons tous en naissant. Avant le crucifiement du Christ, les hommes, ayant l’âme noire dès le sortir des entrailles maternelles, étaient condamnés à ne pouvoir entrer dans le ciel. V’lan ! Jésus s’offre le luxe d’une crucifixion au Calvaire, et, dès lors, le péché originel disparaît de l’humanité ; pas plus de tache sur les âmes des bébés que si Adam et Eve n’avaient jamais croqué la pomme.

Voilà du moins ce que vous vous dites, vous autres, lecteurs impies. Eh bien, ce n’est pas cela du tout. L’humanité n’est pas plus avancée après la Croix qu’avant ; la tache originelle subsiste sur les âmes des bébés, tout comme si le Christ ne s’était pas fait crucifier.

En effet, que nous enseigne le catéchisme ?

Que sans le baptême nous ne pouvons pas entrer au ciel. C’est donc le baptême, invention de Jean-Baptiste rééditée par Jésus, qui efface la fameuse tache noire.

A cette objection, les curés répondent : oui ; mais si Jésus n’avait pas été cloué à une croix, le baptême n’aurait aucune efficacité.

Très bien, monsieur l’abbé ; mais alors, ne venez plus nous conter, d’autre part, que Jésus est mort pour l’humanité tout entière. La réalité, d’après votre légende, s’entend, est qu’il s’est fait crucifier uniquement et exclusivement pour les particuliers qui auront la chance de rencontrer dans leur existence quelqu’un qui leur versera de l’eau sur le front.

Si bien qu’un malheureux moutard, qui naîtra et mourra aussitôt, sans que personne ait eu le temps de le baptiser, sera privé pour l’éternité des voluptés paradisiaques ; pour ce pauvre bébé, ce sera comme si le sang de l’agneau n’avait jamais coulé. Et vous dites que le père Sabaoth est un dieu juste ? Que voilà un vilain mensonge, monsieur le curé ! »[26]

 

 

 

 

Les apparitions

 

« Au XVe siècle déjà, les saintes qui inspiraient Jeanne d’Arc étaient en réalité des esprits de mensonge puisque, du propre aveu de l’Eglise romaine, ni Sainte Catherine d’Alexandrie ni Sainte Marguerite n’ont jamais existé. […]

Et quelle pauvreté dans le contenu des messages ! Quand la Vierge apparaît, non seulement elle ne résout rien, elle n’évoque même pas les questions importantes, mais elle ne s’occupe que de futilités : érection d’une chapelle, récitations de chapelets, dessin d’une médaille… »[27]

 

La Tolérance

 

 

« Lorsque les croyants croient, ils sont naturellement persécuteurs : tout homme qui se permet de prêcher une autre foi que la leur ne peut être à leurs yeux qu’un assassin des âmes. Un chrétien tolérant, c’est un chrétien qui pense qu’il n’est pas nécessaire de croire au christ pour être sauvé. Ce n’est donc plus un chrétien. De même pour un juif, s’il estime n’être rien de plus qu’un Palestinien, ou pour un musulman, s’il croit que le Paradis est ouvert aux athées… Quand un croyant devient humain et raisonnable, c’est qu’il n’est plus croyant, c’est qu’au fond de lui-même, il a pris acte de la mort de Dieu. »[28]

 

 

L’Immortalité de l’âme

 

Vivant, lhomme ne peut admettre qu'un jour viendra où il ne sera plus, où sa personne aura totalement disparu, où tout continuera sans lui. Il ne peut admettre davantage la totale disparition des êtres qui lui sont chers. Pour parer à ce sort inéluctable, et devant l'impos­sibilité de nier la destruction matérielle du corps, l'homme s'est inventé un principe imma­tériel et indestructible ; il a imaginé qu'après la mort du corps l'âme continuait à vivre, d'une vie et dans un domaine d'ailleurs assez mal définis et variant avec chaque peuple, chaque religion. Les spirites prétendent même entrer en communication avec ces âmes.

Ainsi se satisfait le double désir de tout homme : persister dans son être et retrouver les êtres qui lui sont chers. Personne ne se soucie de trop approfondir cette croyance. Si l'âme est immortelle, elle devait aussi exister avant la naissance ! Or, nul n'a de souvenirs d'une vie antérieure ; et si la vie future exclut également tout souvenir, rien ne la distingue de l'anéantissement.

D'autre part, cette immortalité est-elle abso­lue ou temporaire ? Si elle est absolue, comment imaginer la coexistence des milliards d'êtres qui ont déjà peuplé la planète et la peupleront encore, avec toutes les imbrications que cela comporte ? Si elle est transitoire, la solution n'est qu'ajournée.

Mais on a scrupule à introduire de la logique dans un domaine purement affectif. C'est un fait que depuis l'origine de l'humanité l'homme a pris soin de ses morts en vue d'une vie d'outre-tombe. Le rationalisme qui détruit cette illusion va-t-il donc mériter la réputation qu'on lui fait d'être stérile et desséchant ? Non, car il enseigne lui aussi que l'homme ne périt pas tout entier. « Il ne périt pas tout entier, dit un proverbe, celui qui a bâti une maison, planté un arbre, fait un enfant ». Chacun de nous, si modeste que soit son rôle, et par le seul fait de son existence, contribue à la marche millé­naire de l'humanité. Il n'y a pas d'autre immor­talité. Le nom même d'Alexandre périra.

 

 

La Foi

 

Adhésion à une croyance, dont on admet la vérité sans démonstration par conviction intime. On peut avoir foi en toutes sortes de dogmes, mais c'est à l'occasion des croyances religieuses que la foi se manifeste avec le plus de violence et d'intransigeance.

Les auteurs chrétiens font de la foi, non seulement une vertu nécessaire au salut, mais aussi un mode de connaissance. L'Eglise dis­tingue, avec Thomas d'Aquin, les vérités qui sont accessibles à la raison et celles qui, dépassant la raison, doivent être admises sans preuve.

Pascal a présenté avec force la défense de cette doctrine.

L'esprit de l'homme étant trop faible pour y arriver par ses propres efforts, il ne peut parvenir à ces hautes intelligences s'il n'y est porté par une force toute puissante et surnaturelle.

La foi ne dépend donc pas de la raison, mais de la volonté : l'homme croit ce qu'il veut croire. « La volonté est un des principaux organes de la créance ». Il suffit donc de se disposer à croire, de faire les gestes nécessaires, « en prenant de l'eau bénite... Naturellement cela vous fera croire et vous abêtira ». Pascal a très bien vu que la foi relève du sentiment, et compris le rôle des éléments corporels et du geste dans la genèse des émotions.

Comment expliquer cependant, dans une doc­trine qui rapporte à Dieu l'origine de la raison humaine, que certaines vérités restent inacces­sibles à la raison ? C'est que Dieu a justement voulu nous les cacher, en se cachant lui-même : « Il s'est caché à leur connaissance, et c'est même le nom qu'il se donne dans les Ecritures. Deus absconditus ». Il faut donc croire sans chercher à comprendre : cette obligation est imposée comme conséquence du péché originel.

Certainement rien ne nous heurte plus rudement que cette doctrine ; et cependant sans ce mystère, le plus incompréhensible de tous, nous sommes incompréhensibles à nous-mêmes.

On justifie donc un incompréhensible par un autre. Personne n'a jamais présenté avec tant de force le mépris de la raison.

Il faut bien admettre au moins lintervention de la raison pour discerner s'il existe une religion véritable. Car il n'y a pas qu'une foi religieuse, et chaque Eglise cherche à imposer la sienne à coups d'anathèmes. L'adhésion à une religion dépend le plus souvent du milieu et de l'éducation. Beaucoup restent fidèles à la foi qu'on leur enseigna dans leur enfance, car cette empreinte est durable : la foi relève beaucoup plus du subconscient que de la conscience claire.

On ne saurait contester que la foi soit, pour le croyant, une aide morale et un réconfort. Dans certains cas, elle peut conduire à des états extrêmes comme l'expérience mystique, et c'est elle qui fait les martyrs.

Inversement, la foi obscurcit ou paralyse la raison. De grands savants (Richet, Crookes, Flammarion) ou des philosophes (W. James, Bergson) ont adhéré à des croyances naïves comme le spiritisme, et fait tourner des tables, comme Victor Hugo. Le conflit entre la foi et la raison ne trouble généralement pas le croyant, qui se refuse à soumettre l'objet de sa croyance au critère de la raison, et maintient une division étanche entre ces deux parties de son esprit. Certains refusent même de s'in­former, de crainte de perdre leur foi.

La foi est volontiers intolérante, elle a causé des guerres et provoqué de nombreux massacres. Il est plus facile d'exterminer ceux qui ne partagent pas notre croyance que de les convaincre.

Cependant les manifestations de la foi peuvent être contagieuses et provoquer des conversions : ce phénomène s'observe surtout sous l'empire de fortes émotions, dans le cadre de la psychologie des foules.

Sous l'influence des idées philosophiques de tolérance, les Eglises ont dû renoncer aujourd'hui à persécuter ceux qui ne partagent pas leur foi. L'Eglise catholique tend même à admettre que Dieu pourrait sauver tous les hommes de « bonne foi », quelle que soit leur croyance ; mais alors la foi devient inutile. Combien d'hommes ont été brûlés pour avoir enseigné cette doctrine ?

 

 

 

 



[1] Pierre Gripari, page 59.

[2] Et Isaac appela Jacob et le bénit, et il lui donna cet ordre : Tu ne prendras pas pour femme une des filles de Canaan.
Lève-toi, va en Paddan-Aram chez Béthuel, père de ta mère, et prends-toi une femme de là, d'entre les filles de Laban, frère de ta mère.

[3] H.E. DEL MEDICO : L'énigme des manuscrits de la Mer Morte (Paris - 1957) p. 23 et suiv.

[4] Pierre Gripari, page 27.

[5] Pierre Gripari, l’Histoire du méchant Dieu, page 25.

[6] Léo Taxil, La Bible amusante, pages 517-519.

[7] Léo Taxil, La vie de Jésus, page 24.

[8] Léo Taxil, La Bile amusante, page 97.

[9] Pierre Gripari, page 42.

[10] Pierre Gripari, page 52.

[11] Pierre Gripari, page 52.

[12] Léo Taxil, La Bible amusante, page 32.

[13] Léo Taxil, La Bible amusante, page 47.

[14] Léo Taxil, La Bible amusante, page 52.

[15] « Mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas, car au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement. »

[16] Léo Taxil, La Bible amusante, page 53.

[17] Léo Taxil, La Bible amusante, pages 84-85.

[18] Léo Taxil, La vie de Jésus, page 28.

[19] Léo Taxil, La vie de Jésus, page 64.

[20] Léo Taxil, La vie de Jésus, page 135.

[21] Léo Taxil, La vie de Jésus, page 156.

[22] Léo Taxil, La vie de Jésus, page 158.

[23] Léo Taxil, La vie de Jésus, page 306.

[24] Léo Taxil, La vie de Jésus, pages 271-272.

[25] Léo Taxil, La vie de Jésus, pages 329-330.

[26] Léo Taxil, La vie de Jésus, pages 336-337.

[27] Pierre Gripari, page 134.

[28] Pierre Gripari, page 135.